[COUTURE] Jupe Ambrosia - Septembre - Passer son CAP COUTURE avec ARTESANE.COM

Bonjour,

Voici un article fleuve pour vous présenter ma version de la jupe ambrosia cousue dans le cadre de ma préparation au CAP Métiers de la Mode - Couture flou session 2020-2021.  Je vous souhaite une bonne lecture et surtout beaucoup de courage car il est long !

Pour rappel, le livre de Christine Charles est divisé en mois. On a donc un patron par mois. Ce mois-ci donc, septembre dans le livre si vous suivez,  malgré qu'on soit effectivement en...janvier, on nous propose de coudre la jupe ambrosia. Une jupe en coton sergé. Pour moi, ce sera un tissu à carreaux. J'ai longtemps hésité entre les trois plis pour savoir lequel mettrait le mieux en valeur ce tissu et finalement, je me suis laissée séduire par la version semi-plissée. Je dis "séduire" car je n'étais vraiment convaincue par aucune version pour ces carreaux...Ces plis-ci étant mes préférés, je pensais avoir plus de plaisir à porter la jupe. Le produit finie le confirme : J’adore la porter !

• Modification du patron

L'exercice consistait en le fait d'allonger la jupe de 10 cm. Après avoir mesuré directement sur moi, j'ai choisis d'allonger la jupe de 8 cm car je suis plus petite que la stature de base. De plus, je porte mon petit dernier avec une écharpe de portage donc si j'étais restée sur la longueur normalement prévue (sans ajout des 10 cm donc), elle serait remontée inévitablement. J'ai donc recopié mon patron sans marges de couture et procédé à ma modification. Je connaissais la théorie mais l'appliquer en pratique m'a fait me poser bien des questions que je qualifierais de « bêtes » : Le stress et moi, on n'est pas très copains ! Cette peur de mal faire m'empêchait de tracer le moindre trait ! J'ai du faire comme si je faisais à main levée et traduire avec des outils...Je me trouvais ridicule quand même....Mon amoureux aussi, d'ailleurs ! 😅 Je pense d'ailleurs que le but de travailler sur un projet aussi facile qu'est celui du mois de septembre est de permettre de rater des choses sommaires et de recommencer sans devoir tout reprendre.

• Report du patron et ajout des marges de coutures

J'ai toujours tracé mes patrons à main levée. Pour moi, la règle japonaise n'avait son utilité qu'avec une table de découpe et un cutter rotatif. Quant au perroquet, j'ai osé passer le cap, il y a 6 mois en investissant sans trop savoir pourquoi dans une version courte. Évidemment au CAP, il en fallait un plus grand ! J'ai hésité à réinvestir comme je possédais la version mini mais je ne regrette pas. Mon projet de patronnage futur faisait que de toutes façons, la petite risquait de me limiter.

Mais là, utiliser un perroquet de 40 cm de long et une règle japonaise de 50 cm de long, le tout avec un critérium (objet non utilisé depuis 2012), me donnait l'impression de coudre avec des gants de boxes ! Effectivement le gain en précision était énorme mais alors, en terme de confort, non. J'ai appris dans la souffrance à utiliser ces outils pour faire des choses simples. Utiliser une règle pour tracer un trait, un pistolet pour des courbes,...C'est finalement comme apprendre à conduire ! Il faut que ça devienne tellement naturel qu'au bout d'un moment, on n'y pense plus pour se concentrer sur l'essentiel.

Cela dit, au bout d'à peine quelques heures, je maîtrisais déjà ces outils comme le prolongement des mes mains. Les tracés étaient devenus plus beau et plus fluides aussi. S'en était même un régal de travailler aussi bien. Cela dit, j'avais aussi le meilleur entraineur au monde : mon amoureux. Il s'est installé près de moi et a pris un soin machiavélique à appuyer là où ça pouvait faire mal. Il relevait tout. Chacun de mes illogismes, chacune de mes erreurs. Et contre toute attente, ces remarques me tiraient vers le haut et me soulageaient car c'étaient là de précieuses pistes d'amélioration. Car finalement, le fait de s'entraîner avec un livre, fait qu'on a personne pour nous dire ce qui ne va pas. Grâce à lui, je me suis améliorée en deçà de ce que j'aurais fait seule, aussi bien en technique qu'en organisation ! Donc si vous le pouvez, cousez en compagnie d’une personne moqueuse curieuse de vous voir coudre.

• Dossage du tissu

Ensuite, pour la première fois de ma vie, j'ai dossé mon tissu (je ne sais pas si cela se dit). L'opération consiste en remettre droit le tissu pour éviter les faux biais. Je ne le faisais jamais par peur de gâcher mon tissus et mal faire. Avec ces tissus, spécifiquement prévus pour le CAP (entendre par là "achetés aux puces couturières trois francs six sous donc qui ne craignent rien") j'ai pu me lancer et constater que le tissu n'en est devenu que plus beau ! J'avais vraiment le sentiment de bien faire ! La chance que j'ai eu par rapport à ce tissu c'est qu'il est à carreaux et que les carreaux sont tissés et non imprimés. Le bord du carreau se trouve être dans le sens du tissu et en plus, un bord de ce carreau se compose en fait de 3 fils : Un blanc, un bleu et un blanc. J'ai donc tiré sur le blanc et coupé sur le bleu. J'ai vraiment eu de la chance et je recommande ce genre de tissu pour apprendre la gestuelle en autodidacte ! J'ai mis 30 min pour réaliser cette opération pour la première fois et je pense que le temps peut être grandement amélioré. Mais je me suis beaucoup amusée à préparer mon tissus et j'avais vraiment le sentiment de respecter le tissu et de faire les choses bien, de bout en bout.

• Plan de coupe

Par contre, pour le plan de coupe, ce fut une autre histoire. La présence de carreaux a fait que, finalement, l'opération de dossage fut complètement caduque ! J'ai donc ouvert à nouveau mon tissu pour placer les pièces à ma sauce dans le droit fil mais ma volonté de respecter les raccords et d'avoir une jupe à mon goût m'a fait modifier le plan de coupe et carrément le modèle. Je trouve que les carreaux en biais dans la ceinture vont mieux à ce genre de jupe. Donc j'ai donc essayé de couper la ceinture dans le biais mais je me suis complètement plantée comme vous pouvez le voir... Mais je sais que je maîtrise déjà cette compétence qu'est celle de respecter un plan de coupe donc je me suis permis. Après tout, personne ne vérifie ! J’aurais du tracer un angle de 45 deg sur le trait du droit-fil, plus que de placer les pièces dans un biais hypothétique.

• Organisation des pièces : La méthode psychorigide

Grâce au livre, lorsque je trace mes pièces sur mon tissus, j'épingle désormais un petit papier dans les marges de couture. Celui-ci contient les informations concernant la pièce (patron, taille, dos, gauche ou droit, etc,...). Je le fais sur l'envers, dans les marges et je le fais sur toutes les pièces séparées. Cela m'a permis de vérifier que j'avais toutes les pièces.

J'ai aussi reconstituée une jupe pour être sûr de n'avoir rien oublié. Avec les carreaux, ça va très vite d'oublier de couper une pièce à couper en double et d'inverser l'endroit de l'envers. Avec mes petites étiquettes, je sais que cela n'arrivera plus. C'est vraiment une étape que je faisais mal et cela m'énervait de ne pas savoir faire. Line nous avait simplement conseillée de faire une croix à la craie sur l'envers mais la craie, parfois ça s'efface. Je n'ai plus ce risque là et j'ai le sentiment d'avoir gagné en confort !

• Incertitude

Je me suis posée la question de l'incertitude sur la couture aussi. J'ai posée la question sur thread and needles, le postulat de base étant que Christine Charles dit, dans son livre, que la marge d'erreur globale est de 1 mm. Donc en terme de tracé crayon, j'étais bien, mais le tracé à la craie gâchait tout. Le tissu bougeait malgré les poids, pas de beaucoup mais ce n'était pas très stable. Et la craie sautait souvent. Donc, comme précisé sur thread and needles, je vais investir dans un taille craie et ne pas oublier que ce qui est important est d'avoir un vêtement fini... ça paraît simple dit comme ça, mais c’est vrai que tous les détails semblent avoir une importance équivalente, alors que non. 

• Surjet

L'étape du surjet m'a aussi beaucoup surprise. Je suis habituée à rentrer mes fils directement après le surjet. Hors ici, il faut les couper à ras. Je voyais déjà tous les fils se défaire ! Par contre, je n'avais pas pour habitude de repasser mes surjets et je trouvais ça irrégulier.

Dans le livre, il faut les presser. Et j'ai trouvé que les presser rendait le travail vraiment plus joli ! Comme le fait de les couper à ras !

De plus, j'avais comme habitude d'utiliser le surjet 4 fils et l'idée me travaillait doucement, depuis septembre, que le 3 fils serait peut-être suffisant (surtout que je trouve ça plus joli) mais le manque de courage m'envahissait devant la bobine à enlever qui serait à remettre un jour...au delà du prix de la bobine économisé et du fait qu'il n'y a vraiment pas grand chose à faire pour l'enlever cette-dit bobine !

• Les plis

La réalisation des plis s'est faite sans encombre. C'est finalement très simple de suivre ce type de gamme. Il suffit juste de s'y habituer et mes raccords sont à tomber vous ne trouvez pas ?! Le hasard a joué en ma faveur en faisant correspond le carreau avec les plis de la jupe. J'aurais voulu que je n'aurais pas réussit à mieux faire !

• La pose de la fermeture éclair :

Quand j'ai commencé à coudre, j'ai réalisé un short châtaigne de Deer and Doe avec une fermeture éclair invisible réellement invisible. Je maîtrisais donc à peu près la chose à l'époque même s'il me semble prétentieux d'estimer maîtriser quelque chose au bout d'une seule réalisation. Entre temps, j'ai changé de machine et ait investit  dans un nouveau pied encore jamais testé.

Le temps de réapprendre, de coudre la fermeture et terminer la couture jusqu'au bas de la jupe, je ne me suis pas aperçue que mon début de fermeture état mal placée. J'étais donc obligée de tout découdre !! La fermeture éclair est donc posée dans les règles de l'art mais je veillerais tout de même à la garder soigneusement cachée sous un tee-shirt tellement les raccords à ce niveau-là piquent les yeux !

Les finitions de la jupe sont réalisées à la main. J'avais déjà commencé à prendre l'habitude de coudre certaines finitions à la main mais je ne connaissais pas les termes techniques correspondants. De fait, cela ne m'est toujours pas naturel de les nommer correctement et j’ose espérer que ça le deviendra d’ici là.

• Bilan

La couture de ce modèle a réellement changé ma vie de couturière amateure et je n'en attendais pas moins. J'ai beaucoup appris,  mais c'est l'utilisation du fil de bâti tel un crayon à papier qui m'a le plus marqué, comme un brouillon. J'avais pour habitude de l'utiliser pour maintenir deux pièces entre elles et garantir une couture nette. Mais jamais je ne l'avais utilisé pour marquer la limite d'une marge de couture. Et j'ai trouvé que cela facilitait grandement le travail.

La jupe possède trois variations. Trois modèles de jupe à coudre. Trois modèles de plis.

Suivre la gamme de montage se fait sans encombre même si cela prend du temps pour quelqu'un qui n'est pas du métier...(typiquement moi). Par contre, je trouve que les gammes de montages sont bien plus confortables ainsi. 

Cette jupe fait très strict pour moi mais je le savais avant de la coudre. Aussi, le tissu à carreaux tend -il à limiter cet effet. Néanmoins, elle est portée très souvent car je n'ai plus beaucoup de pièces bas, et comme j'allaite, il me faut ce genre de vêtement. La taille 38 me va comme un gant et, contrairement à d'autres, j'aime beaucoup l'empiècement structuré aux hanches.  

Je la trouve très jolie et très agréable à porter au quotidien même si, j'ai conscience que si je l'avais cousue telle quelle le jour J, j'aurais été très déçue de moi.  J'ai trouvé que se préparer au CAP avec ce livre était émotionnellement difficile et vous ne verrez donc pas que ça ici car coudre d'autres projets me fait du bien. Je tiens à ce que coudre reste un loisir.

Edit (25/10/20) : En cousant mon pantalon ACAJOU de DEER AND DOE, j'ai compris comment résoudre mon problème sur l'incertitude de couture :

• Je place mes pièces en papier patron sur mon tissu.
• Je trace le contour à la craie, taillée ou non
• Je place un poids pour que mon papier ne bouge pas avant de procéder à la découpe
• Je découpe au plus près du papier patron mais en veillant à respecter le tracé de la craie.

Et voilà, le tour est joué !

Sur ce, je vous souhaite une bonne soirée et vous dit à très vite pour un article couture ! ✂️

P.S. : Pour ceux que  cela intéresse, voici un lien vers le tout premier article à la fin duquel se trouve la liste des vêtements cousus à partir du livre :   [LIVRE] Passer son  CAP Couture avec Artesane.com - Christine Charles - Ed. EYROLLES